ce qu'il faut savoir
produire un écrit
Introduction :
Une vidéo qui présentait une séance d’EPS en cycle 2 dans l’APSA « Activités athlétiques » a été projetée deux fois. L’enseignant présent dans cette vidéo demandait aux élèves de se mettre en binôme : l’un était le lion et l’autre la gazelle. La gazelle devait courir le plus vite possible afin que le lion ne lui attrape pas sa queue (symbolisée par un foulard accroché dans le dos de l’élève jouant le rôle de la gazelle).
De cette vidéo sont ressorties plusieurs questions pour lesquelles les membres de l’assemblée n’étaient pas toujours en accord. Ces divergences ont poussé les membres à débattre pour défendre leur point de vue en les justifiant et en se basant notamment sur le MAPE (G.Delboé, 2018) et les postures enseignantes et des élèves (Bucheton, Soulé, 2013) mais aussi sur le travail de Nicolas et Myriam.
Les points de débats et ce qu’il en est ressorti :
Les élèves étaient-ils dans une boucle de familiarisation ou d’imprégnation lors de cette séance ?
L’enseignant est sans cesse en train de donner des informations aux élèves et leur demande aussi beaucoup d’attention. Tout écart à la norme est rappelé par l’enseignant qui répète de nombreuses fois la position corporelle à adopter : c’est un comportement caractéristique d’un enseignant qui inscrit ses élèves dans une boucle d’imprégnation et plus particulièrement ici en phase d’information. De plus, les comportements moteurs des élèves sont uniformisés et induisent directement le fait qu’ils sont en phase d’automatisation. Enfin, Nicolas et Myriam avaient insisté sur leur carte mentale sur le fait que pour qu’il y ait familiarisation, il fallait qu’il y ait une autonomie, une liberté d’agir et un choix de la part de l’élève. Or, ces trois éléments n’étaient pas réunis. C’est pour ces raisons que les membres du débat se sont accordés à dire que les élèves étaient dans une boucle d’imprégnation.
La boucle d’imprégnation est-elle vraiment bouclée ?
L’un des participants constate le fait que pour qu’il y ait une boucle d’imprégnation, il faut que les trois conduites (information, automatisation, vérification) se succèdent les unes après les autres et ce de façon cyclique. Or ici, la boucle n’est pas bouclée car les élèves ne vérifient pas ce qu’ils ont fait. Un autre membre émet le fait que pour l’enseignant il y a sûrement une phase de contrôle lorsqu’à la fin de la séance il fait un retour sur la séance en formulant les choses ainsi : « Qu’est-ce qu’on a vu aujourd’hui ? Comment devions-nous nous positionner au départ pour réussir à attraper la queue de la gazelle ? ». En procédant de cette façon, c’est l’enseignant qui contrôle s’ils ont bien retenu comment il fallait se placer. Or les conduites à évoquer sont celles des élèves et pas celles des enseignants.
Puisque la situation ne favorise pas la vérification, les membres du débat ont émis quelques solutions. La première serait de mettre en place un chronomètre, qui permettrait d’objectiver le progrès. Une autre serait de mettre en place un « jury d’élèves » qui, avec un chronomètre et une grille d’observation, aiderait les élèves qui automatisent à se perfectionner. Enfin, une dernière solution est proposée : l’enseignant filme la performance des élèves et la projette sur un mur de la salle ou se sert d’une tablette. Ainsi l’élève regarde ce qu’il a produit (il vérifie), l’enseignant lui répète la position à adopter pour être plus performant (il s’informe) et il retourne ensuite à l’épreuve (il automatise).
Mais un élève doit-il toujours être d’accord avec ce que l’enseignant lui propose ? Doit-il avoir le choix ? C’est une question qui justement a divisé les membres du débat.
L’enseignant doit-il multiplier les sources d’informations pour que l’élève trouve ce qui lui correspond le mieux ?
Alors qu’un participant de ce débat répondait oui quant au fait qu’un élève doit choisir la source d’informations qui lui correspond le mieux afin que ses apprentissages soient plus efficaces, un autre mettait en garde sur le fait qu’il faut faire attention aux sources utilisées par les élèves. En effet, il est très important que l’enseignant sélectionne les sources d’informations avant de les leur communiquer, voire même que l’élève apprenne à les trier, à les différencier. L’essentiel est que l’enseignant éduque un regard critique chez l’élève sur les informations qu’il peut trouver et ce, d’autant plus de nos jours (sources plus ou moins faibles d’informations, manipulations, obscurantisme, etc.).
L’âge entre-t-il en compte dans le fait que l’élève puisse choisir son parcours ?
Les membres du débat sont d’accord sur le fait qu’il faut éduquer cet esprit critique chez les élèves dès le plus jeune âge mais cela est parfois une facilité de la part de l’enseignant que de ne pas différencier ses séances en ne donnant pas différents choix quant aux modalités de travail.
Cependant, M.Delboé énonce le fait que la « logique d’expérience » est très différente de la « logique de stade » (évoqué par Piaget par exemple). En effet, tout individu peut être débutant dans un domaine et ce, à tout âge ! Il n’y a donc pas de rapport avec l’âge de l’individu mais plutôt avec un champ spécifique (s’il est débutant ou expert).
Les participants ont pris conscience que le fond du débat était en réalité : apprendre est une chose, mais comprendre en est une autre. Ainsi, c’est en changeant les postures enseignantes et donc celles des élèves qu’il y aura éducation et non plus simple transmission de la part de l’enseignant et exécution de la part des élèves.
Pour faire le lien avec le travail de Nicolas et Myriam :
Quelle est la posture de l’enseignant et des élèves dans la vidéo proposée ?
Cette question n’a pas tant fait débat dans le sens où tous les membres étaient en accord sur l’analyse de la posture enseignante d’une part ainsi que celle de l’élève d’autre part. En effet, l’enseignant est sans cesse dans une posture de contrôle avec ses élèves : il met en place un certain cadrage de la situation par un pilotage serré de l’avancée de la tâche. Cette posture enseignante entraîne le fait qu’il les éduque à une posture scolaire. Encore faut-il pouvoir affirmer qu’il éduque réellement car l’enseignant emploie le terme de « sport » et non pas celui d’ « EPS ». Il est important de souligner le fait que cette posture peut être adoptée mais elle doit être équilibrée avec d’autres processus.
Dans la conduite se représenter, l’enseignant peut effectivement adopter une posture d’accompagnement mais aussi celle de magicien. Pour ce qui est de tâtonner, l’enseignant est bien dans une posture de lâcher-prise mais l’élève n’est pas dans une posture première. Enfin, dans se représenter, c’est parce que l’enseignant aura une posture d’accompagnement que l’élève adoptera une posture réflexive.
L'autonomie de la personne humaine est le complément indispensable des droits de l'homme : le socle commun établit la possibilité d'échanger, d'agir et de choisir en connaissance de cause, en développant la capacité de juger par soi-même.
L'autonomie est aussi une condition de la réussite scolaire, d'une bonne orientation et de l'adaptation aux évolutions de sa vie personnelle, professionnelle et sociale.
Il est également essentiel que l'école développe la capacité des élèves à apprendre tout au long de la vie.
SOURCE: code de l'éducation - le socle commun (ANNEXE (ajoutée par le décret no 2006-830 du 11 juillet 2006))
Comportement d'un individu qui n'obéît qu'aux lois qu'il s'est donné lui-même ou aux lois dont il a compris et accepté la valeur.
M.PIERON ("Dictionnaire de psychologie". 1979)
LAROUSSE 1993: (du grec Auto = soi même et Nomos = loi). Indépendance, possibilité de décider par rapport à un pouvoir, à une autorité.
Mission du professeur (BO n°22 du 29 Mai 1997): "Il aide à développer leur esprit critique, à construire leur autonomie et à élaborer un projet personnel" .
« Le comportement est l'ensemble des réactions objectivement observables qu'un organisme généralement pourvu d'un système nerveux exécute en réponse aux stimulations du milieu, elles-mêmes objectivement observables. » (Grand dictionnaire de la psychologie. Watson J.B., Larousse 1994 ; p153)
Part observable de l'activité du sujet. (thèse G.Delboé, 2018)
VOIR AUSSI : attitude
"Comprendre, cela consiste à saisir la place qu'occupe une idée ou un fait dans une structure de savoir plus vaste. Lorsque nous comprenons quelque chose, nous le comprenons comme faisant partie d'un cadre conceptuel ou d'une théorie plus large."
Jérôme Bruner, L'éducation, entrée dans la culture, 1996, p.8
Comprendre (en lecture), c'est fabriquer une représentation mentale cohérente (d'un texte)
ANDRÉ TRICOT
« période spécifique de la formation de l'élève ou de l'étudiant, définie par une durée spécifique des objectifs à atteindre et des compétences à acquérir en relation avec les programmes d'enseignement. »
Terminologie en éducation - B.O. n° 35 du 17 septembre 1992
On peut distinguer (sommairement) 3 types de débat selon leur finalité :
- le débat polémique qui vise à opposer des points de vue (c'est la version "guerrière" qui assure le spectacle de certaines versions médiatiques).
- le débat délibératif qui explore des points de vue différents pour arriver à une décision commune.
- le débat "heuristique" qui vise à faire émerger de nouveaux points de vue à partir de l'interaction collective.
C'est cette dernière version que nous avons choisie de mettre en oeuvre en classe.
S'inspirant des propositions de Dols et Schneuwly (mais s'en écartant aussi ) le modèle retenu pourra classe comportera les caractéristiques suivantes :
La classe doit donc être mise en mesure de s'approprier ce modèle arrêté par le professeur. Pour ce, il convient de faire émerger d'abord toutes les conceptions des élèves, de les discuter et de les évaluer.
Alain Geffrault
« Ce qui fonde l’acte d’éducation, c’est bien l’accompagnement du sujet confronté à des alternatives dans un environnement donné. L’éducation fournit les clés au sujet de la relation entre les décisions et leurs conséquences en contexte. Sa responsabilité est, à cette condition, progressivement reconnue dans la mesure où celui-ci oriente et contrôle ses conduites. L’individu n’est alors plus considéré (…) comme un organisme à étudier, mais bien comme un sujet, c’est-à-dire un individu singulier, évoluant dans un environnement culturel significatif, effectuant des choix potentiellement porteurs de sens et d’intentions. » (Thèse G.Delboé, 2018)
"Relation dissymétrique, nécessaire et provisoire, visant à l'émergence d'un sujet."
PH.Meirieu,
==> article à lire pour l'explicitation de cette définition : http://ife.ens-lyon.fr/publications/edition-electronique/revue-francaise-de-pedagogie/INRP_RF120_3.pdf
Une éducation authentique est donc un exercice raisonné de l'influence, mais d'une influence qui accepte sa mise en échec permanente, et qui accepte que, dans cette mise en échec, l'autre naisse, apprenne et grandisse.
http://www.meirieu.com/COURS/pedagogieetcontradictions.pdf
« On a prétendu qu’éduquer venait du latin educere, « faire sortir », « mettre dehors ». C’est inexact. Le terme vient d’un autre verbe, educare, qui signifie élever des animaux ou des plantes et, par extension, avoir soin des enfants (…) On ne peut pas non plus s’en tenir à l’histoire du terme. En français du XIXème siècle, éducation a surtout le sens de savoir-vivre (…) En anglais, an educated person est quelqu’un d’instruit. Chacun admettra pourtant que l’éducation signifie autre chose que le dressage de l’homme du monde ou que la production de diplômés (…) L’éducation, dans tous les domaines, de la naissance jusqu’au dernier jour, c’est d’apprendre à être homme. Et l’éducation familiale, l’enseignement, les formations sont autant de parties de cet « apprendre ». Si donc on veut définir l’éducation, il faut réfléchir sur le mot « homme » ».
O.REBOUL, La philosophie de l’éducation, PUF, 1989
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Une situation peut être considérée comme un système tâche-sujet. Analyser une situation ce sera analyser ce système, son fonctionnement et par là l'interaction entre les deux termes. L'activité est l'expression de cette interaction. Dans cette perspective, on est amené à concevoir que d'une part l'activité n'est jamais spontanée mais toujours déclenchée et guidée par la tâche, d'autre part que la tâche est susceptible d'être modifiée par le sujet au cours de son activité.
Jacques LEPLAT et Jean-Michel HOC, TACHE ET ACTIVITE DANS L'ANALYSE PSYCHOLOGIQUE DES SITUATIONS in cahiers de psychologie cognitive, 1983, p.58
"La situation correspond à la confrontation du sujet à une tâche contextualisée."
Didier Delignières, Lexique thématique des STAPS, 1995, p.75
Attente de mobilisation, caractérisée a minima par un but. Elle peut être soumise à des règles (droits, devoirs, interdictions) et s'inscrire dans le cadre d'une organisation. On évitera de la confondre avec avec l'activité, qui renvoie à ce que le sujet engage en se mobilisant dans la tâche. Nous appellerons comportement la part observable de cette activité. Le sujet peut se représenter la tâche comme "ce qu'il y a à faire".
SOURCE : Thèse G.Delboé, 2018
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